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Zum ersten, zum zweiten, zum dritten … und zum vierten! Hé là, mais cela fait une fois de trop!


Pierre Guinand CPhH

Expert philatélique ASEP

Malheureusement non. C'est en effet la quatrième fois que nous signalons à un vendeur que ce cachet de CÔTE-AUX-FÉES (NEUCHÂTEL) ne peut pas être valable sur ces blocs du 3 cts de 1906 munis du filigrane grande croix.

Un petit malin les a fait oblitérer, car le prix d'un tel bloc oblitéré est très supérieur au même bloc lorsqu'il est neuf. Et pour faire plus «vrai», il a décidé d'y apposer plusieurs empreintes, jugeant probablement que des oblitérations parfaitement placées au centre des blocs de quatre auraient pu paraître un peu suspectes… De plus, il a fait légèrement tourner les roulettes du dateur, d'un cran chaque fois: l'un des blocs porte des cachets datés du 29 novembre 1906 à 7 heures et l'autre bloc montre le 28 octobre 1905 à 8 heures! Ce cachet a été confectionné par Güller en novembre 1906, avec 12 hachures dans les segments du haut et du bas. Et comme dans presque tous les cachets de ce type, les hachures ont été remplacées, plusieurs années après, par la croix en haut et le numéro de l’arrondissement postal en bas. On sait que les types Chiffre & Croix ont été valables jusqu'au 31 décembre 1924. Mais en 1906, ce cachet était tout frais et il était évidemment encore muni de ses 12 hachures. Avec la croix, le numéro d'arrondissement et ses millésimes de 1905 et 1906,
il ne peut donc pas oblitérer valablement ces blocs. L'organisateur de la vente a, fort justement, renoncé à présenter ces blocs au moment décisif, puis il les a restitués à son fournisseur, certainement en lui justifiant la chose. Mais si «Errare humanum est», on sait aussi que «perseverare diabolicum» (c'est de Saint-Augustin.) Quatre fois, disions-nous, oui: trois fois le bloc muni du coin de la feuille et une fois celui qui provient de son bord gauche. Cela commence à faire beaucoup… Le propriétaire de ces blocs serait-il dur d'oreille? De plus, il n'a certainement pas bien lu son catalogue, car des timbres parus en août 1906 ne sauraient porter des oblitérations d'octobre 1905! Oui mais alors cela pourrait être une erreur de date? Bon, on arrête là les fadaises, et on espère bien ne plus revoir ces blocs dans nos catalogues à l'avenir! La place d'une telle marchandise est soit dans la poubelle, soit dans une collection documentant les faux et les falsifications. Beaucoup de sociétés philatéliques ont, dans leur bibliothèque, des ouvrages ou des classeurs de ce genre.